Florence Laure-Marie est une étrange artiste, ses personnages à l’encre de Chine et à l’encre à eau ressemblent quelque peu au trait de Corto Maltese. Ils sont faits de traits fins et d’aplats d’un noir profond. Difficile de décrire ces êtres sortis, dans l’esprit de l’artiste, des personnages des années 30. Ils sont marqués de violences et de douceur, leurs sourires sont ambigus, leurs regards souvent fermés, leurs visages lardés de fines lignes troublantes. Des extra‑terrestres pleins d’humanité. Tout cela est bien étrange.
C’est un monde presque surréaliste qu’il est proposé au visiteur de rencontrer. Autodidacte en dessin et en peinture, elle se présente comme transcubiste et c’est bien de cela qu’il s’agit.
Étonnement aussi lorsque l’on regarde la signature apposée sur le dessin, contrairement à la tradition qui veut que l’artiste signe toujours de la même façon, celle de Florence Laure-Marie participe au dessin, elle prend différentes formes d’œuvre en œuvre, s’y incluant, changeant de forme, de style et de disposition, la signature est un élément du dessin.
Florence propose une exposition hors du commun qu’il serait regrettable de ne pas venir admirer.
Actuellement, elle suit des cours de sculpture à l’Académie des beaux‑arts d’Ixelles. On attend une exposition de ses créations avec impatience.
(Les étranges dessins de Florence Laure-Marie, au Point de repère, Louvain‑la‑neuve, 2001).